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very angry, and fully bent on (1) displaying my wrath and my wit, and now I am haunted by the ghosts of my wholesale assertions. I cannot sufficiently thank you for your praise; and now, waving (2) myself, let me talk to you of the Prince Regent (3). He ordered me to be presented to him at a ball; and after some sayings peculiarly pleasing from royal lips, as to my own attempts, he talked to me of you and your immortalities he preferred you to every bard past and present, and asked which of your works pleased me most. It was a difficult question. I answered, I thought "the Lay. He said his own opinion was nearly similar. In speaking of the others, I told him that I thought you more particularly the poet of the princes, as they never appeared more fascinating than in "Marmion " and "the Lady of the Lake. He was pleased to coincide, and to dwell on your Jameses as no less royal than poetical. He spoke alternately of Homer and yourself, and seemed well acquainted with both. I defy Murray to have exaggerated His Royal Highness's opinion of your powers, nor can I pretend to enumerate all he said on the subject; but it may give you some pleasure to hear that it was conveyed in language which would only suffer by my attempting to transcribe it, and with a tone and taste which gave me a very high idea of his abilities and accomplishments, which I had hitherto considered as confined to manners, certainly superior to those of any living gentleman.

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This interview was accidental. I never went to the levee; for having seen the courts of mussulman and catholic sovereigns, my curiosity was sufficiently allayed; and my politics being as perverse as my rhymes, I had, in fact, no

(1) To be bent on, être déterminé, résolu. I am bent on doing it, je suis résolu de

le faire.

(2) To wave or waive, mettre de côté, ne pas s'occuper de. Let us wave the subject, n'en parlons plus, trêve de cela.

(3) The Prince Regent, fils ainé de Georges III, plus tard Georges IV, mort

en 1830.

beaucoup de peine. Cette satire a été écrite quand j'étais fort jeune, fort irascible, ne cherchant qu'à montrer mon ressentiment et mon esprit, et maintenant je suis assailli par le remords de tout ce que j'ai dit alors. Je ne saurais vous remercier assez des éloges que vous voulez bien me donner; mais cessons de nous occuper de moi, et parlons du prince régent (1). J'eus l'honneur de lui être présenté dans un bal après m'avoir adressé sur mes propres essais quelques mots extrêmement flatteurs (venant d'une bouche royale), il me parla de vous et de vos ouvrages immortels. Il me dit qu'il vous préférait à tous les poëtes passés et présents, et me demanda lequel de vos poëmes j'aimais le mieux. La question était embarrassante : je répondis que c'était le Lay du dernier Ménestrel; il me dit qu'il n'était pas éloigné de partager mon opinion (2). J'ajoutai que vous me paraissiez essentiellement le poëte des princes, et que nulle part ils n'étaient peints d'une manière plus séduisante que dans votre Marmion et votre Dame du Lac. Il eut la bonté d'approuver encore cette idée et de s'étendre (3) beaucoup sur vos Portraits des Jacques qu'il trouve aussi majestueux que poétiques. Il parla alternativement d'Homère et de vous, et parut bien vous connaître tous deux. Je défie Murray lui-même de pouvoir exagérer l'opinion que son Altesse Royale exprima sur votre génie; et je ne prétends pas énumérer tout ce qu'elle dit à ce sujet; mais il vous sera peut-être agréable de savoir que tout cela fut dit d'un langage qui perdrait beaucoup si je m'avisais de vouloir le transcrire ici, et avec un ton et un goût qui me donnèrent une très-haute idée des talents naturels et acquis d'un prince auquel je ne supposais jusqu'alors que cette exquise. politesse qui le rend certainement supérieur à aucun gentleman (4) vivant.

Cette entrevue fut tout accidentelle. Je n'ai jamais été au lever, car la vue des cours catholiques et musulmanes a singulièrement diminué ma curiosité, et mes principes politiques étant aussi mauvais que mes vers, je n'y avais

(1) Voyez la note 3 de la page en regard.

(2) Comparez cette expression avec la phrase correspondante en anglais. (3) Il y a en anglais to dwell on, demeurer sur ; on dit aussi to expatiate on. (4) Gentleman, gentilhomme, homme de bon ton, d'une conduite exemplaire.

business there (1). To be thus praised by your sovereign must be gratifying to you; and if that gratification is not alloyed by the communication being made through me, the bearer of it will consider himself very fortunately and sincerely

Your obliged and obedient servant,

BYRON.

P. S. Excuse this scrawl, scratched in a great hurry, and just after a journey.

LETTER XII.

From Sir Walter Scott to Lord Byron.

Mylord,

:

Abbotsford, 16th July, 1812.

I am much indebted to your Lordship for your kind and friendly letter and much gratified by the Prince Regent's good opinion of my literary attempts. I know so little of courts or princes, that any success I may have had in hitting off the Stuarts is, I am afraid, owing to a little old Jacobite leaven (2) which I sucked in with the numerous traditionary tales that amused my infancy. It is a fortunate thing for the prince that he has a literary turn, since nothing can so effectually relieve the ennui of state, and the anxieties of power.

Circumstances may perhaps some day lead you to revisit Scotland, which has a maternal claim upon you, and I * need not say what pleasure I should have in returning my

(4) Cette expression est fort usitée en parlant de ceux qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas.

(2) Jacobite on appelait jacobites les partisans de la dynastie des Stuarts après la chute de Jacques II,

réellement rien à faire.

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Il doit vous paraître infiniment flatteur de vous voir ainsi apprécié par votre souverain, et si ce plaisir ne perd rien à vous être communiqué par moi, je m'estimerai bien heureux.

Je suis très-sincèrement votre très-humble et très-obéissant serviteur,

BYRON.

P.S. Excusez ce griffonnage, écrit à la hâte et au retour d'un voyage.

LETTRE XII.

De sir Walter Scott à lord Byron.

Milord,

Abbotsford, le 16 juillet 1812.

Je vous suis très-reconnaissant de votre obligeante et aimable lettre, et très-flatté de la bonne opinion qu'il a plu au prince régent d'exprimer sur mes travaux littéraires. Je connais peu les cours et les princes, et, si j'ai quelque peu réussi à bien dépeindre les Stuarts, je ne le dois (à ce que je crains) qu'à un peu du vieux levain jacobite, dont mon esprit a été imbu par la lecture des nombreuses traditions historiques qui ont amusé mon enfance. Il est heureux pour le prince qu'il ait du goût pour la littérature; il n'y a pas de meilleur remède contre les ennuis du gouvernement et les tourments qui accompagnent le pouvoir.

Les circonstances vous décideront peut-être un jour ou l'autre à revoir l'Écosse, qui a sur vous quelques droits maternels (1). Je n'ai pas besoin de vous dire quel plaisir

(1) La mère de lord Byron était d'une famille écossaise nommée Gordon, qui possédait une propriété considérable en Ecosse,

personal thanks for the honour you have done me. Now, although I am living in a gardener's hut, and although the adjacent ruins of Melrose have little to tempt one who has seen those of Athens, yet, should you (1) make a tour which is so fashionable at this season, I should be very happy to have an opportunity of introducing you to anything remarkable in my fatherland (2).

A wise man has said—or, if not, I, who am no wise man, now say, that there is no surer mark of regard than when your correspondent ventures to write nonsense to you; having therefore, like Dogberry (3), bestowed all my tediousness upon your Lordship (4), you are to conclude that I have given you a convincing proof that I am very much Your Lordship's

Obliged and very faithful servant,

WALTER SCOTT.

LETTER XIII.

Lord Byron to Mr. Hopner.

My dear Hopner,

Partings are but bitter work at best, so that I shall not venture on a second with you. Pray make my respects to Mrs. H, and assure her of my unalterable reverence for the singular goodness of her disposition, which is not without its reward, even in this world; for those who are

(1) Should you pour if you should, etc.

(2) Fatherland. mot composé de father, père, et de land, terre; la terre de mes pères, c'est-à-dire, de mes ancêtres. On dit aussi the land of my fathers.

(3) Dogberry, personnage bavard et ridicule dans la comédie de Shakspeare: Beaucoup de bruit pour rien.

(4) Your Lordship, Votre Seigneurie, de lord, seigneur, ship, qualité.

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