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M. d'Oyley spent (1) an evening with me lately; he is much your humble servant, and a very genteel and agrecable companion. I had seen Mr. B-'s imitations (for so they are called) before you wrote to me, and think the several styles most ingeniously hit off (2).

LETTER XLIV.

Dr. Herring to W. Duncombe.

Dear Sir,

Blechingley, January 19th, 1734.

You do too much honour to my judgment in consulting me upon the affairs you do (3); but your doing it gives more pleasure than ever; it soothes (4) that vanity, which is in some sort natural to us all, and gives me the satisfaction of perusing what you write, and of hearing news of the lettered world. I think your dedication to Earl Cowper very genteel and in no degree guilty of the common fault of those pieces, flattery. I shall be pleased to see this tragedy of Lillo's; his George Barnwell has something very touching in it. I think however I do not quite like this interweaving (5) Scripture phrases. This may sound odd (6) from a clergyman, but I say it from the motive of that character. It is to expose those venerable books too much to the hazard of ridicule; it is, perhaps, something like divesting the magistrate of his robes of honour, and

(1) En anglais nous disons souvent to spend time, dépenser le temps, au licu de passer le temps. Ex. Where did you spend the evening? où avez-vous passé la soirée?

(2) Hit off, fait, achevé; de to hit, frapper.

(3) You do, pour you do consult me upon, afin d'éviter un pléonasme.

(4) To sooth, v. a., adoucir, flatter, calmer. Ex. A sincere friend will sooth your grief.

(5) To interweave, v. a., entrelacer, mêler; de to weave, tisser, tresser, et de la préposition latine inter.

(6) Odd, adj., singulier, bizarre, sans pareil, impair. Ex. Four conduct appears very odd, votre conduite me paralt bien singulière. I have two odd gloves; where are the fellows, j'ai deux gants dépariés, où sont les pareila?

M. d'Oyley a passé (1) dernièrement une soirée avec moi; il est prêt à vous servir, et je le trouve d'une société fort agréable (2). J'avais déjà vu les imitations de M. B***, comme on les appelle, avant de recevoir votre lettre ; j'en trouve les divers styles très-ingénieux.

LETTRE XLIV.

Le docteur Herring à W. Duncombe.

Mon cher monsieur,

Blechingley, le 19 janvier 1734.

Vous faites trop d'honneur à mon jugement en me consultant sur de telles affaires; mais j'en suis plus satisfait que jamais; cela flatte la vanité qui nous est si naturelle, et me donne aussi la satisfaction de lire ce que vous écrivez, et d'apprendre (5) les nouvelles du monde littéraire. Je trouve que votre dédicace au comte Cowper est trèsgracieuse, et tout à fait exempte de flatterie, ce qui est le défaut commun à ces sortes de choses. Je serai bien aise de voir cette tragédie de Lillo (4); sa pièce de Georges Barnwell a quelque chose de bien touchant; mais il me semble que je n'aime pas à y voir ce mélange de phrases tirées de l'Écriture sainte. On croira peut-être que cette opinion est un peu singulière pour un ecclésiastique, mais c'est d'après mes sentiments religieux que je le dis. Je trouve que c'est exposer trop ces livres vénérables au

(1) Remarquez que les Français ne disent pas comme nous to spend, dépenser le temps.

(2) Remarquez dans le texte anglais le mot agreeable qui s'écrit par deux e et

un a.

(3) Apprendre, dans ce sens, se rend en anglais par to hear (entendre). Apprendre (enseigner) se dit to teach, mais apprendre ( étudier, s'instruire) se dit to learn:

(4) Lillo, auteur dramatique, le premier, dit-on, qui introduisit sur la scène tragique des sujets domestiques. Ses pièces sont: Georges Barnwell, la Fatale Curiosité, Tout pour l'Amour, et quelques autres.

CORRESPONDANCE.

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turning him out (1) to a mad and prejudiced populace, in the nakedness of a common man. The books of Scripture are no doubt excellent in themselves; but their veneration (as the world is) must, like magistracy, be, in some measure, supported by outward circumstance and ceremony. Truth is very amiable naked, but subjected the more to be injured by those who have no taste for beauty.

You will much oblige me in sending me the public judgment about books that come out (2) now and then, that I may know the better how to give orders to my bookseller (3).

LETTER XLV.

Dr. Johnson to Miss Boothby.

January 1st, 1755.

Dearest Madam,

Though I am afraid your illness leaves you little leisure for the reception of airy (4) civilities, yet I cannot forbear to pay you my congratulations on the new year, and to declare my wishes that your years to come may be many and happy.

(1) To turn, v. a. et. n., tourner, retourner, se retourner; to turn out, v. a., chasser, mettre dehors.

(2) To come out, paraître, être publié, en parlant des livres.

(3) Bookseller, c'est-à-dire, vendeur de livres, répond au mot libraire, le mot anglais library signifie bibliothèque.

(4) Airy, adj., léger, aérien, qui n'a point de solidité;

de aer,

aerius (lat.).

hasard d'être ridiculisés; c'est comme si nous ôtions au magistrat ses robes d'honneur, et que nous l'exposassions dans cet état de nudité aux insultes d'une populace insensée. Les livres de l'Écriture sainte sont sans doute excellents en eux-mêmes; mais leur vénération (dans l'état actuel du monde) doit, comme la loi, être en quelque sorte soutenue par des cérémonies et une pompe extérieure. La vérité est séduisante dans son état naturel, mais elle est aussi plus exposée aux injures de ceux qui n'ont pas le goût du beau.

Vous m'obligerez beaucoup en me faisant connaître (1) le jugement du public sur les livres qui paraissent de temps en temps, afin de savoir ce que je dois demander à mon libraire.

LETTRE XLV.

Le docteur Johnson à mademoiselle Boothby.

Ma chère dame,

1er janvier 1755.

Quoique je craigne que votre maladie ne vous laisse que peu de loisir pour faire attention à de simples compliments d'usage (2), je ne puis pourtant m'empêcher de vous offrir les miens au sujet de la nouvelle année, et de vous faire part des vœux que je forme pour que le ciel vous accorde beaucoup d'années de santé et de bonheur.

(1) Vous m'obligerez beaucoup en me FAISANT CONNAITRE le jugement du public... Le verbe faire peut se traduire en anglais de bien des manières différentes : ici il peut se traduire par to let know (laisser savoir). Quand il signifie forcer une personne à une action quelconque qu'elle fera ou qui fui sera faite, on le rend par to cause ou par to have. Ex. Je vous ferai partir (I'll cause you to go out); je vous ferai punir (I'll cause you to be punished), ou I'll have you punished.

(2) A de simples compliments d'usage. Lorsqu'un adjectif précède un substantif pluriel, on met de au lieu de des. Ex. Voilà de belles pommes.

LETTER XLVI.

From Mr. J. Hooke to Mr. Spencer.

Dear Sir,

It must be a great pleasure to you to be employed in the delightful work of gardening, an especially for so excellent a friend. Yet give me leave to say it is no new profession you have taken up, but and old one; for if the human mind be a garden where " flowers and weeds promiscuous shoot," and which requires cultivation, you have been a gardener a long time.

Yours.

J. HOOKE.

LETTER XLVII.

From Dr. Johnson, author of Johnson's Dictionary, to the earl of Chesterfield.

My Lord,

February 7th, 1755.

I have been lately informed, by the proprietor of the World (1), that two papers, in which my Dictionary is recommended to the public,' were written by your Lordship. To be so distinguished, is an honour, which, being very little accustomed to favours from the great, I know not well how to receive, or in what terms to acknowledge.

When, upon some slight encouragement, I first visited your Lordship, I was overpowered, like the rest of mankind,

(1) The World, le Monde, titre d'un ouvrage périodique.

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