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has this morning declared him to be in a dangerous state. Do not, my dear madam, be displeased that I did not inform you sooner (1). I hoped it would have passed, and that he would have recovered, before you knew he had been ill. My hopes are however disappointed, and I am compelled to send you the distressing intelligence.

I beg to assure you that nothing has been neglected, and that he is treated as if he were my own son. He wishes very much to see you, and says he has something to communicate. If you can come, we will accommodate you with a room, as long as you please to stay.

The doctor has this moment paid another visit, and says he observes a favourable change since morning. Had not (2) my hopes been so often deceived, I would not send this; my anxiety however prompts (3) me not to delay any longer. I earnestly hope that you may find (4) him much better on your arrival.

Believe me, madam,

Yours respectfully.

My dear sister,

LETTER XXII.

Marseilles, May 10th, 1842.

When I last wrote to you, I was on the point of setting off for Marseilles, where I arrived the day before yesterday (5). I did not find the journey so agreeable as that from Paris to Lyons. The roads are excessively dusty,

́(1) Sooner, adv., plus tôt; comp. de soon, vite. On forme le comparatif en ajoutant er au positif, ou seulement r quand le mot se termine par un e final.

(2) Had not my hopes, locution anglaise qui signifie if my hopes had not, etc. (3) To prompt, suggérer, persuader, exciter, souffler. Dans les théâtres, en Angleterre, le souffleur s'appelle prompter.

(4) That you may find, présent du subjonctif. Les conjonctions anglaises n'exigent le subjonctif que quand il y a doute, autrement elles régissent l'indicatif.

(5) The day before yesterday; mot à mot, le jour avant hier, pour avant-hier.

était dans un état très-dangereux. Ne vous fâchez pas, je vous prie, madame, de ce que (1) je ne vous en ai pas plus tôt prévenue; j'espérais que cela se passerait, et qu'il aurait été rétabli avant que vous eussiez appris sa maladie; mes espérances se trouvant déçues, je suis donc obligé de vous communiquer ces tristes nouvelles.

Je vous prie de croire qu'on n'a rien négligé, et qu'il a été soigné comme notre propre fils. Il désire beaucoup vous voir, et dit qu'il a quelque chose à vous communiquer. Si vous pouvez venir, nous avons une chambre à votre service aussi longtemps qu'il vous plaira.

Le médecin sort d'ici à l'instant, et dit que depuis le matin il y a un changement en mieux : si mes espérances n'eussent pas été si souvent trompées, je ne vous aurais pas écrit; mais mon anxiété l'emporte (2), et me force (3) à ne plus retarder un instant. Je désire de tout mon cœur qu'à votre arrivée vous le trouviez beaucoup mieux.

Croyez-moi, madame,

Votre, etc.

LETTRE XXII.

Marseille, 10 mai 1848.

Ma chère sœur,

La dernière fois que je vous écrivis, j'étais sur le point de partir pour Marseille, où je suis arrivée avant-hier (4). Je n'ai pas trouvé ce voyage aussi agréable que celui de Paris à Lyon. Il fait tant de poussière sur la route, et le

(4) De ce que, locution particulière à la langue française, qui ne saurait se rendre mot à mot en anglais. Ex. Je suis fáché de ce que vous ne m'avez pas écouté, I am displeased with your not having listened to me; mot à mot: Je suis mécontent avec votre ne pas ayant écouté à moi. Au reste, c'est une tournure peu agréable, et il vaut mieux dire : Je suis fâché que vous ne m'ayez pas écouté, I am sorry that you did not listen to me.

(2) Emporter, v. a., signifie avoir le dessus, gagner l'avantage, to prevail, to overcome. To prompt, to induce, veulent dire suggérer, inspirer, souffler. Un prompter signifie ce que nous appelons en français un souffleur au théâtre.

(3) On a rendu ici les mots prompts me par me force, mais le sens n'y perd rien. Voyez la note 3 de la partie anglaise en regard.

(4) Avant-hier; le trait d'union est nécessaire entre ces deux mots pour indiquer que c'est positivement le jour d'avant-hier qu'on veut désigner, car tous les jours

and the country rocky and mountainous; the weather however is very fine, tho' (1) somewhat hot.

I have already paid (2) several visits, and seen a great part of the town, which I like very much, particularly that called the New Town; the streets are very clean and well paved; the principal one is elegant, and leads directly to the port, which is very capacious, and frequented by ships of all nations.

You will perhaps ask how I can (3) be so well acquainted with these things, after a residence of two days; I will tell you. Our excellent friend Mr, H... has been kind enough to conduct me about the town, and to describe every thing worthy of notice; he has also invited me to dine with his family, at his country-house, on Sunday next.

. You do (4) not say, in your last, whether you have received a little parcel I sent you from Lyons; do not fail to let me know it in your next. If I continue to like (5) Marseilles, I shall stay some time; therefore your next letter will, in all probability, find me at no 45, rue Beauvau. Pray, send me all the news you can, and present my kind remembrances (6) to our dear friends. Farewell, dear Anna; accept the best wishes of

3.(1) Tho', abrégé de though, quoique.

Your affectionate sister.

(2) On dit souvent pay a visit, payer une visite.

(3) Can, présent du verbe défectif qui répond au verbe pouvoir; le passé est could; il n'a que ces deux temps.

(4) Do; on se sert du signe do dans les phrases affirmatives, interrogatives et négatives; on l'emploie à l'impératif pour interdire. Ex. You do not say, vous ne dites pas; do you say? dites-vous? do not say, ne dites pas; ou à l'impératif affirmatif, pour prier plutôt que pour commander. Ex. Pray, do tell it me ( je vous en prie, dites-le-moi).

(5) To like, v. a.; se dit des personnes et des choses, mais préférablement pour ce que nous faisons, que nous mangeons, etc. To love marque mieux la tendresse, l'affection, l'amour.

(6) My kind remembrances, mes tendres souvenirs.

pays est si plein de rochers et de montagnes! Le temps est cependant superbe, quoique assez chaud.

J'ai déjà fait plusieurs visites et vu une grande partie de la ville, que je trouve très-belle, surtout ce qu'on appelle la Nouvelle Ville; les rues y sont très-propres et bien pavées; la grande rue est superbe, et donne sur le port, qui est très-spacieux et fréquenté par des bâtiments de toute nation.

Vous me demanderez peut-être comment il se fait que je sois si bien informée, n'étant sur les lieux que depuis deux jours; je m'en vais (1) vous le dire. Notre excellent ami M. H... a eu la bonté d'aller avec moi par toute la ville, et de me désigner tout ce qui mérite d'être vu; il m'a aussi invitée à dîner (2) avec sa famille, à sa bastide (3), dimanche prochain.

༢༦༥་ མ་ མ ཆོོ

Vous ne dites pas, dans votre dernière, si vous avez reçu un petit paquet que je vous ai envoyé de Lyon; ne manquez pas de m'en informer dans votre prochaine. Si je continue à me plaire à Marseille, j'y resterai quelque temps; ainsi votre lettre me trouvera probablement rue Beauvau, no 45. Donnez-moi, je vous prie, des nouvelles, et ne manquez pas de présenter mes respects à nos chers amis. Adieu, ma chère Anna; acceptez les meilleurs souhaits de

Votre affectionnée sœur.

du mois qui ont précédé celui d'hier sont avant hier; en général, toutes les fois que deux mots servent à exprimer une seule chose, il faut les unir par un trait d'union. (1) Je m'en vais... Quelques grammairiens condamnent cette locution, et soutiennent que le verbe s'en aller ne doit s'employer qu'absolument. Dans le style soutenu, il faudrait diré : Je vais vous dire... (Voyez la note 4 de la xxxive lettre.) (2) Dîner, v. n, qu'on écrit avec un accent circonflexe pour remplacer la lettre s que l'on en a supprimée. On écrivait autrefois disner, estre, hostel, maistre · ce dernier vient de magister.

(3) Bastide, s., nom qu'on donne aux maisons de campagne dans une grande partie du midi de la France, mais surtout à Marseille et dans toute la Provence.

LETTER XXIII.

London, May 6th, 1842.

My dear nephew,

Having heard that you are very attentive to your studies, and that you are making great progress (1), I send you a trifling present as a reward for your perseverance.

It is a set of Chesterfield's letters elegantly bound; but it is not to the binding I wish to draw your attention; the contents of the book, my dear nephew, are what I strongly recommend to your notice.

Read, study, and put in practice the precepts you will there find, and you will become a good man, an ornament to society, and a pattern for mankind (2) to follow. I present you the book in the full reliance that you will profit by (3) it, and that you will receive it as an additional proof that I am ever

Your affectionate uncle.

LETTER XXIV.

Answer.

Cambridge, May 10th, 1842.

My very dear uncle,

Believe me, I feel highly flattered and honoured by your kind attention, and am delighted with the valuable present you have sent me.

I am happy to have merited your esteem, and will endeavour to convince you how desirous I am to follow your

(1) Progress, s., est toujours au singulier en anglais.

(2) Mankind, mot composé de man, homme, et de kind, genre. (3) Le verbe to profit veut la préposition by.

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