Whose attributes were rage, revenge, or luft: And bell was built on Spite, and heav'n on pride. 260 Altars grew marble then, and reek'd with gores 265 Next his grim idol fmear'd with human blood; With heav'n's own thunders Shook the world below, So drives Self-love, thro' juft and thro' unjust, To one man's pow'r, ambition, lucre, luft: 270 dieux remplis de partialité, d'inconstance, de paffion, dinjustice, dont les attributs étoient la rage, la vengeance, ou la lubricité, tels que des ames lâches pouvoient les imaginer; cœurs tirans, ils crurent dans des dieux tirans. Alors le zele & non la charité devint leur guide; l'enfer fut bâti fur la haine, & le ciel fur l'orgueil. Alors la voûte céleste ceffa d'être facrée ; des Autels de marbre furent élevés & arrofés de fang; les Prêtres pour la premiere fois fe raffafierent d'une nourriture vivante, & bientôt ils fouillerent de fang humain leur idole hideufe. Ils ébranlerent la terre avec le tonnerre du Ciel, & ils fe fervirent de DIEU, comme d'une machine que l'on fait jouer, pour foudroyer leurs ennemis. propre pour le C'EST ainfi que l'amour propre borné dans un feul, fans égard à ce qui eft juste ou injufte, fe fraye un chemin à la puissance, à la grandeur, aux richeffes, à la volupté. Ce Influence même amour propre, répandu dans tous, fournit lui-même de l'amour des motifs pour le reftreindre, eft la fource du gouverne- bien de la ment & des loix. Car fi ce qu'un homme défire, les autres focieté. le défirent auffi; que fert la volonté d'un feul contre la volonté de plufieurs? Comment confervera-t-on une chose, fi, ou lorsqu'on eft endormi un plus foible la dérobe, ou lorfqu'on eft éveillé un plus fort l'enleve? L'amour de la fûreté doit reftreindre celui de la liberté, & tous doivent s'unir pour la confervation de ce qu'un chacun défire d'acquérir. C'est ainfi que pour leur propre fûreté, les Rois forcés à la vertu, cultiverent la juftice & la bienveillance; que l'amour propre abandonna fes premiers mouvemens, & qu'il trouva le bien particulier dans le bien public. Retabliffe ment de la ligion, & d'un jufte ment fur leur pre mier prin cipe. nement mixte. Ce fut alors que quelque génie fupérieur, quelque ame vraye Re généreufe, difciple des dieux ou ami de l'Homme, Poëte ou bon citoyen, s'éleva pour rétablir la foi & la morale que gouverne la nature avoit premierement donnée; ralluma fon ancien flambeau, non point un flambeau nouveau: s'il ne peignit point l'image de DIEU, il en traça l'ombre: il aprit aux Gouver. Rois & aux Peuples le jufte ufage de leurs droits; il leur enfeigna à ne point trop lâcher ni trop tendre les cordes délicates du gouvernement; à fi bien accorder le plus grand avec le plus petit, que qui touche l'un ébranle l'autre ; & à fi bien unir leurs intérêts difcordans, qu'il en résulte la juste harmonie d'un état mixte parfait. Telle eft la grande harmonie du Monde qui naît de l'union, de l'ordre & du concert général de toutes chofes; où le grand & le petit, le fort & le foible font faits pour fervir & non pour fouffrir, pour fortifier & non pour envahir; où l'on eft d'autant plus puiffant qu'on eft plus néceffaire aux autres, & où l'on eft heureux à proportion que l'on fait des heureux; où tout tend à un feul point, où tout eft porté vers le même centre, bêtes, hommes ou anges, ferviteur, Seigneur ou Roi. Diverfes formes de gouverne leur but LAISSEZ aux infenfés à difputer fur la forme du gouvernement; le mieux adminiftré eft le meilleur. Laiffez les ment, & faux zélés difputer fur les modes de la foi; celui qui vit véritable bien ne fçauroit être que dans la bonne voye. Tout ce qui s'oppose à l'unique, à la grande fin, doit être faux: & tout ce qui contribue au bonheur du genre humain, ou à la correction des mœurs, doit venir de DIEU. & com mun. 'Twas then, the ftudious head, or gen'rous mind, 285 290 The less and greater fet fo justly true, That touching one must strike the other too, 'Till jarring int'refts of themselves create Th' according Music of a well-mix'd state. Such is the WORLD's great harmony, that Springs 295 From union, order, full confent of things! Where Small and great, where weak and mighty, made To ferve, not fuffer, ftrengthen, not invade, More pow'rful each, as needful to the rest, And in proportion as it bleffes, bleft, 300 Draw to one point, and to one centre bring Beaft, Man, or Angel, Servant, Lord, or King. FOR forms of government let fools conteft, 303 All must be falfe, that thwart this One, great End, And all of God, that blefs mankind, or mend. |